Lecture : 3 minutes
Avec la pandémie, les repas « faits maison » ont fait leur retour. Une aubaine pour Bretagne céramique industrie qui fabrique des cocottes, tajines et autres plats à four dans sa manufacture de Languidic (56) pour la France et l’Outre-Atlantique.
Le Covid n’est pas de nature à entamer la confiance en l’avenir des dirigeants de Bretagne céramique Industrie (BCI). L’entreprise de Languidic en a vu d’autres et a toujours réussi à rebondir. Dans les années trente, on y façonnait des pots de terre avec l’argile rouge local. Quand la concurrence internationale a eu raison de cette production, la manufacture a fabriqué des terrines pour le pâté en quantité industrielle. Puis la fabrication étrangère à bas coût a une nouvelle fois déstabilisé le marché.
Lorsque Vincent Vallée et Paul Guillou, les dirigeant actuels, ont repris l’affaire en 1998, la production a rapidement été réorientée sur les plats en céramique de grande consommation, « mais de bonne qualité ». On les retrouve actuellement pour 50 % en grandes surfaces sous la marque Esprit de cuisine, pour 30 % sous marque distributeur et 20 % en boutiques d’art de la table sous la marque Appolia pour Peugeot Saveur.
Plus breton que les bols « bretons »
Et ça marche ! D’autant mieux que les distributeurs sont intéressés par une production française fiable et sans rupture d’approvisionnement. Car les Français se sont remis au « fait maison ». Ils recherchent des jolis plats qui se tiennent aussi bien dans le four que sur la table, à la chaleur qu’au froid et même au congélateur. « Nous avons un service ressources et développement qui travaille sur les formes et les couleurs, un peu comme dans le textile », explique Paul Guillou, le directeur général. Car BCI (une quarantaine de salariés) doit défendre son rang sur un marché français dominé par le fabricant Émile Henry. Quand l’entreprise bretonne sort 15 000 pièces par semaine, le leader bourguignon en façonne trois fois plus. « Mais pas question de délocaliser pour répondre à la demande. On résiste », assure Paul Guillou. Au contraire, alors que la majorité des mugs « bretons » sont fabriqués l’autre bout du monde, BCI se lance dans le plat régional. Deux nouvelles collections illustrées de gwenn-ha-du, d’hermines et de dessins de Mam’Goudig vont être commercialisées dans les boutiques de souvenirs et cadeaux. Complétant ainsi les plats fabriqués par BCI pour À l’Aise Breizh.
Des plats français qui séduisent à l’étranger
La manufacture a depuis longtemps séduit le Brésil, les États-Unis, la Nouvelle-Zélande et le Canada. Des containers partent régulièrement pour ces pays, qui considèrent qu’une bonne recette française ne peut être réalisée que dans un bon plat français. « On ne peut pas leur vendre sous le Made in Breizh, on s’est déjà fait reprendre par la douane », sourit le directeur général qui reste prudent sur les exportations. Car la manufacture a failli disparaître quand elle a misé sur le marché américain en 2007… Juste avant la crise des subprimes. Un souvenir douloureux qui a valu à ses dirigeants d’accepter, il y a dix ans l’offre de la holding du groupe familial Peugeot. Cette dernière est désormais présente à hauteur de 70 % dans le capital, tout en laissant la direction aux fondateurs, qui apprécient le soutien du réseau de distribution de leur partenaire, qui commercialise ses fameux moulins à poivre.
August 27, 2020 at 09:00PM
https://ift.tt/3lr3PgE
Les plats de Bretagne céramique industrie traversent l'Atlantique - Le Télégramme
https://ift.tt/2Z8xnp1
céramique
No comments:
Post a Comment