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Sunday, June 28, 2020

Sandrine Pagny, céramiste - Quand la céramique devient sculpture à Pouilly ! - Le Journal du Centre

kesanakhir.blogspot.com

Jouer ou se jouer de la matière c’est à ça que l’on reconnaît souvent un artiste. Une graine, un don que l’on acquiert souvent dès la naissance. Pour Sandrine Pagny, les petites fées se sont penchées sur son berceau à Grenoble où elle a passé toute son enfance, sa scolarité, ses études. Après un bac L « Arts plastiques », elle prend le cap des Beaux-Arts de Grenoble où elle ressortira quatre ans plus tard, DNAP en poche (Diplôme national d’arts plastiques). Une école orientée sur l’art contemporain et les arts visuels. Sandrine était alors spécialisée dans la photo.De la maîtrise de la matière.

Puis, le grand saut vers la capitale, histoire de se baigner dans le milieu artistique et de trouver du travail. Là-bas, un ancien prof des Beaux-Arts lui présente un galeriste, Philippe Jousse. Il avait deux galeries, une d’art contemporain et une de mobilier français des années 50. « C’est dans cette dernière que mon œil s’est formé durant 6/7 ans. C’est également ici que j’ai découvert la céramique », se rappelle la Savoyarde. Parallèlement à son travail d’assistante de galerie, elle prend des cours du soir de céramique parmi la trentaine d’ateliers parisiens.

« Backlash », une exposition avec Sandrine Pagny, du 28 septembre au 3 octobre, à la galerie Didier Luttenbacher, au 8, rue des Beaux-arts, dans le 6e arrondissement de Paris

Fin des années 2000, elle se perfectionne à l’école d’Arts appliqués Duperré grâce à une bourse de la Ville de Paris. Au programme, cours pratiques et histoire de l’art.
Début des années 2010, Sandrine intègre un atelier avec d’autres céramistes, un creuset dans lequel se nourrit l’émulation artistique. Elle vit de la vente de ses créations via la boutique de l’atelier et des marchés spécialisés, puis elle donne des cours. « En 2015, il y a eu un gros boom où tout le monde voulait faire de la céramique ! Je donnais des cours, notamment à des jeunes femmes, qui désiraient s’accorder du temps loin de la frénésie parisienne et travailler avec leurs mains pour un résultat concret et immédiat », avance la céramiste.

De l'art et de la déco sur un mur. 

2016, Sandrine ressent le besoin de travailler seule. L’émancipation d’une créativité qui passe par une liberté individuelle qu’elle va trouver à Pouilly aux côtés de sa compagne. « C’était le grand saut vers l’inconnu, je quittais la ville pour la campagne, délaissant une assurance professionnelle et une facilité de vie. Mais, aucun regret ! », confie la néo Pouillysoise. Une nouvelle vie avec une maison, et un atelier, situé au 18, rue Waldeck-Rousseau, qui abritait autrefois le Petit Fumé puis une pizzeria. Gros avantage, peu de travaux avec en prime déjà le branchement pour le four !Quand les émaux rencontrent la porcelaine.

Parlons maintenant art et céramique. Sandrine travaille avec de la porcelaine blanche tournée qui lui sert de base neutre, pour réaliser principalement des pots décoratifs.
Une fois l’objet façonné, elle ajoute un engobe au pinceau, c’est-à-dire un mélange de terre et de colorant qui reste mat une fois appliqué. Une première approche de couleur avant de passer au feu d’artifice émaillé. En effet, l’artiste joue les alchimistes en coulant des émaux sur ses pots ou autres vases déco. « J’ai fait mes gammes sur des sites spécialisés pour réaliser mes émaux qui sont en réalité des mélanges savants de silice, feldspath, kaolin… auxquels on ajoute des oxydes colorants naturels ou pas », explique-t-elle.L'alchimie de Sandrine Pagny

Sommairement parlant, il s’agit de superposer plusieurs couches d’émaux sur l’objet et de les faire cuire à 1.260 degrés afin qu’ils se vitrifient et donnent cet aspect brillant. « Je joue avec la matière et le mélange des couleurs, ce qui donne un côté unique à mes créations. J’aime bien être surprise par les résultats. Il faut avouer qu’il y a pas mal de déchets. Il est fréquent que je m’y reprenne à 5 reprises pour avoir une pièce qui me convient », avoue la céramiste. La technique, c’est de recuire la pièce car chaque cuisson redonne un nouvel aspect, alimentant le cycle coloré des déformations et transformations.
Des « secrets de fée » qu’elle partage lors de cours qu’elle propose aux adultes le lundi de 17 heures à 18 heures mais aussi à des enfants âgés de 4 à 14 ans, le mercredi de 11 heures à 12 heures.
La céramique ? Un sacerdoce pour Sandrine qui aime voir évoluer ses créations dans leur volume. Pour moi, ce sont plus que de simples objets, ce sont des sculptures ! », raconte-t-elle. Et quand on y regarde de plus près, on pourrait même ajouter qu’elles sont vivantes…

Frédéric Dumaillet




June 27, 2020 at 10:14PM
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